
Une « rééducation » est nécessaire pour voir la Nature comme un être vivant plutôt que comme une source de profit, ou encore comme un lieu où on peut faire ce qu’on veut. L’état d’esprit mécaniste, technique, technologique, utilitaire, réduit considérablement la conscience parce qu’il ne montre la réalité que selon le filtre de l’économie de marché.
Et déjà en 2000, José Bové avait lancé l’alerte par son livre co-écrit avec François Dufour : « Le monde n’est pas une marchandise ». Il dénonce ce point de vue économique (en particulier dans le domaine de l’alimentation et de l’agriculture), point de vue qui, depuis plusieurs décennies a recours aux faiblesses humaines pour pousser à l’achat tout en abaissant la qualité, c’est ce qu’on appelle la « consommation » : désir, tentation, profit… Ne peut-on pas voir que c’est dégradant d’être considéré comme un porte-monnaie !
Comment guérir de cette habitude de comportement qui se demande face à l’autre, quel qu’il soit, Dame Nature en particulier : « qu’est-ce qu’il/elle peut m’apporter ? » ou même parfois : « quel profit puis-je tirer ? »
Défi méditatif : Imaginons un être très généreux et aimant, accueillant et prêt à tout donner.
Et face à lui/elle, des êtres qui ne sont pas conscients de leurs propres richesses, et qui sont dépendants de leur peur de manquer ou d’être abandonnés.
Au contact tellement bienfaisant de cet être qui se donne, ils retrouvent une chaleur, celle de l’amour, qui agit sur eux comme un baume apaisant.
Leur piège est de ne pas savoir qu’ils pourraient eux aussi être ainsi. Et par conséquent, piège de vouloir toujours recevoir plus, quitte à prendre, à vouloir profiter, exiger comme des enfants le feraient, quitte à épuiser cet être qui se donne.
Une solution pourrait être de …, peut-être, se dire : « Moi aussi je suis riche d’amour à donner ! Si j’allais avec confiance, tel un explorateur, une exploratrice, découvrir la source en mon cœur, débroussailler autour d’elle pour qu’elle ait plus de place … »
Difficile ? Inaccessible ? Non, non, c’est tellement gratifiant de découvrir en soi un Nouveau Monde ensoleillé à réveiller, à partager !