Lorsqu’il y a un moment très fort avec Dame Nature, une rencontre, un émerveillement particulier, on peut ne pas avoir envie de rompre ce moment par le recours à la machine.
Ou, au contraire, on peut être prisonnier du réflexe de consommation et prendre des photos trop vite, sans mesurer que la photographie peut être comme la découverte d’une scène inconnue dans la vie de la Nature ou de l’être que l’on cadre sur l’écran.
En écoutant cet instant et en le prolongeant, c’est-à-dire, en le vivant pleinement, on peut le ressentir comme une communion et vouloir le graver en soi de façon plus intime.
Cela peut devenir une œuvre d’art, un tableau…
Voici une expérience pour ne pas être dépendant de l’appareil-photo, et aussi apprendre à fixer un moment dans notre mémoire plutôt que « sur la pellicule ».
C’est un entraînement très positif : face à un texte, à un instant important, ou face à une scène que l’on veut photographier, on peut fixer notre « sujet » avec le regard en se concentrant quelques instants.
Puis on ferme les yeux et, toujours concentré, on imagine que l’on a un appareil-photo dans la tête et que l’on appuie sur le bouton pour prendre la photo.
Cela prend un peu de temps, beaucoup d’écoute, et demande de se détacher du réflexe de consommation.
Si c’est un paysage ou une belle scène humaine ou en nature, s’en souvenir réveillera le beau ressenti à chaque fois qu’on la rappellera à sa mémoire.
Toutefois, on peut aussi constater qu’il n’a pas été gravé suffisamment nettement, que les contrastes sont un peu effacés, l’intention un peu oubliée… Si cela arrive, ce sera mieux la prochaine fois.
Tout en étant un très bon moyen de mémoriser ce dont on veut se souvenir, cette expérience lui donne une plus grande valeur intérieurement.