Les carnavals sont souvent fêtés en février comme le carnaval de Venise, ceux de la Guadeloupe, et à la Réunion pour les carnavals créoles, le carnaval de Rio.
C’est une période de fête, de danse, de grands rassemblements, avec parfois une connotation de défoulement, on se permet des attitudes ou débordements autorisés à cette occasion.
Pour marquer cela, le rôle des costumes colorés est très important. Et, faisant partie intégrante du costume, il y a les masques pouvant avoir une réelle valeur artistique qui encadrent les yeux.
Les masques, portés d’une façon générale seulement de façon exceptionnelle, ont habituellement des fonctions rituéliques, religieuses, théâtrales, culturelles, etc. et peuvent être porteurs de représentation spécifique comme les masques de la commedia de l’arte attribués à chaque personnage dont les attributs sont symboliques de son caractère, sa façon d’être.
Généralement, on cherche à être moins reconnaissables, donc à se cacher plus ou moins derrière ces masques, ou parfois à se sublimer.
Nous pouvons remarquer que quatre de nos cinq sens sont dans la tête : goût et la bouche, odorat et le nez, vue et les yeux, ouïe et les oreilles ; le toucher quant à lui, se trouve partout au niveau de la peau.
Nos sens sont nos moyens de perception du monde extérieur. Ils sont donc indispensables et habituellement tout à fait dégagés pour que leur fonctionnement reste optimal. Il en va même de notre santé par exemple en ce qui concerne la respiration qui se fait par le nez et la bouche.
C’est pourquoi la plupart des masques ne font qu’encadrer les yeux et parfois descendre un peu plus bas sur les joues. Mais les orifices du visage sont laissés libres, ce dont on comprend bien la nécessité.
On peut toutefois noter que, récemment, un nouveau divertissement est apparu à la télévision sous le nom de Masksinger (masque chanteur ou chanteur masqué?). Le costume, très élaboré d’un certain point de vue, recouvre le corps entier y compris le visage, c’est-à-dire que les orifices du visage sont voilés, cachés.
Voir ces déguisements suscite la réflexion, car le but n’est pas qu’ils soient beaux, et ils peuvent être très incommodes à porter, parfois il faut que deux personnes guident ou tiennent par le bras les personnes cachées dedans.
Et, par conséquent, on peut se demander si la personne ne chante pas en playback plutôt qu’en direct, puisque le bon sens fait dire qu’il doit être difficile de respirer et chanter derrière un voile de tissu du costume ou un tel appareillage.
D’autre part, ces costumes représentent souvent des animaux ou même un robot, on peut se dire que les humains cachés dedans sont présentés dans une dimension de leur nature animale, ce qui peut sembler un peu dégradant.
Bien sûr les personnes présentes dans ces émissions, en profitent pour faire leur promotion, mais tout de même on se demande si véritablement cette émission peut leur être profitable.
En effet, lorsqu’on les voit sortis de leur costume, ils ne sont pas forcément bien habillés, bien coiffés, et leur apparence devient beaucoup plus banale que celle des costumes très imposants et travaillés.
On peut donc s’interroger sur la raison de la création et les évolutions possibles de cette émission. En effet, avec la très grande promotion du tout numérique et de l’aspect robotique, il n’est pas difficile d’imaginer le costume devenir le personnage à part entière muni d’un système d’animation et d’une voix électronique ; et donc imaginer la disparition de l’artiste humain actuellement caché dans cette coque, pour le seul bénéfice de l’industrie du divertissement, et d’une illusion générée.
Si vous souhaitez vous faire un masque de carnaval, peut-être l’idée suivante pourrait-elle apporter un autre état d’esprit que celui d’être caché derrière un masque : on pourrait se dire que ce qui serait plus profitable, serait de réfléchir à un masque qui permette d’exprimer qui on est, notre identité, ce à quoi on tient…
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